Déjà à l’âge où on veut devenir star ou cosmonaute, moi je voulais partir à l’aventure, découvrir le monde. J’ai pris contact avec AFS et rempli tous les formulaires. Je ne savais pas vraiment où je voulais aller mais, en voyant la longue liste de pays proposés, j’ai tout de suite voulu aller en Russie… Je ne sais pas trop pourquoi en fait, mais c’est comme ça qu’une famille russe a accepté de m’accueillir et que je me suis retrouvée dans l’avion destination Moscou. J’ai laissé, au milieu du grand aéroport de Zurich, l’amour de ma vie, mes proches que j’aime tant et l’aventure commençait! Je n’arrivais pas vraiment à réaliser ce qui m’arrivait mais j’étais tellement heureuse que mon aventure commence.

A peine arrivée à l’aéroport, j’étais complètement dépaysée, beaucoup de gens partout, dans tous les sens, beaucoup de bruit, les panneaux en russe, la langue russe elle-même et j’en passe, rien n’était pareil! Au milieu de toute cette foule, des bénévoles AFS nous attendaient avec d’autres étudiants AFS de Thaïlande et de Hollande, c’était rassurant un peu. Ensuite nous avons tous embarqué dans un vieux bus tout rouillé et avons passé 2 jours dans un camp près de Moscou avec tous les autres élèves AFS venus d’à peu près toute la planète. Histoire de se préparer à cette folle année. Après ces 2 jours, c’était reparti pour nos familles d’accueil respectives. La mienne habite à Izhevsk en Oudmourtie, une ville qui fait la taille de Zurich. Izhevsk se trouve à plus ou moins 1000 km de Moscou, ce qui fait 17 heures de train à couchettes (petite distance pour les russes).
Arrivée à destination, les familles nous attendaient. La mienne m’attendait avec des ballons et un drapeau suisse, ils ont été très accueillants et gentils, je les ai tout de suite appréciés, bien que je ne comprenais absolument pas ce qu’ils disaient. La ville aussi m’a vite plu, même si, au début, j’étais sous le choc. Là aussi, c’était très dépaysant, que des gros immeubles de style russe (mon père dirait: des «cages à poules»), des routes très larges, des Lada, marque de petites voitures russes, parquées et en marche dans tous les sens, pas de vitrines, les belles églises russes colorées et même les gens me semblaient différents. J’avais presque l’impression d’avoir atterri sur une autre planète et j’avais un peu peur, dans cet endroit inconnu où je ne comprenais pas un mot, mais j’ai été rassurée en voyant notre charmant petit appartement au sixième étage d’une de ces fameuses cages à poules.
De plus, la maman avait préparé tout plein de délicieux plats russes: des pirochkis (pains fourrés aux pommes de terres, à la viande, etc.), des blinis (crêpes) avec du sgouchonka (lait concentré), des salades et du sok (jus de fruit).