1. Qu’est-ce qui t’a motivée à faire une année d’échange?

J’ai été envoutée par l’expérience de ma sœur d’accueil brésilienne venue en Suisse pour une année dans notre famille. Je la voyais admirer nos paysages si différents des siens. Elle m’a fait partager les différences culturelles entre les deux pays. Par ce moyen, j’ai connu le programme AFS. Après son départ, l’envie de faire une année d’échange était de plus en plus présente dans ma tête. Nous avons fait le nécessaire pour que je puisse partir et réaliser cette magnifique aventure.

2. Pourquoi avoir choisi l’Argentine comme pays d’accueil?

Parmi une palette de pays que nous propose AFS, l’Argentine a été mon premier choix. Je voulais me rapprocher au plus près du Brésil. Et l’espagnol m’a toujours inspiré: Holà, qué tal? J’ai choisi ce pays sans trop écouter ce que j’ai pu entendre, ni les préjugés sur l’Argentine. Je voulais tout découvrir sur place. Je savais que j’allais y trouver des personnes très accueillantes et ouvertes d’esprit.

3. Dans le pays où tu as vécu, pourrais-tu décrire ton environnement?

Je me situais dans la province d’Entre Rios, au Nord Est de l’Argentine et juste à la frontière avec l’Uruguay. Je vivais dans une ville de plus de 140’000 habitants. Le climat était très humide avec des pluies abondantes à une certaine période de l’année.
Ma famille m’a bien prise en charge et était très active pour que je puisse m’intégrer au mieux dans ma nouvelle ville, découvrir tous les recoins. Voir la différence entre le centre-ville et alentours, les quartiers sont moins sûrs, découvrir un autre mode d’éducation; ils n’ont pas tous la même opportunité en ce qui concerne l’éducation et le monde du travail.

Mon école en Argentine est un endroit où j’ai pu nouer de nombreux liens que je garde encore maintenant. J’avais cours de 7:30 à 13:00 puis l’après-midi était libre. Alors, nous nous retrouvions fréquemment avec mes amis de classe. Beaucoup d’activités extra-scolaires étaient proposées. Il y a aussi une certaine rivalité entre les écoles. Elles sont différenciées par un uniforme propre à chaque école. Après le premier mois passé en Argentine, l’école m’a proposée de participer notamment à un voyage solidaire dans des civilisations aborigènes. Nous avons construit une petite maison, des contrôles médicaux ont été effectués, et nous avons passé du temps avec les enfants. Nous avons découvert un autre mode de vie tout en simplicité, très différent de celui que je connais

4. Comment s’est faite l’acclimatation à ton nouveau pays? Et en combien de temps s’est-elle faite?

L’acclimatation s’est faite au fur et à mesure de mon expérience. J’apprenais chaque jour quelque chose de différent, mais dans l’ensemble très facilement. Une fois après avoir atterri à Buenos Aires, capitale de l’Argentine, tout semblait passer si long. Le moyen de communication est très restreint et beaucoup d’étudiants arrivent de partout. Ensuite, nous sommes confrontés au regard d’une famille et à un endroit inconnu, et là, une aventure commence. Tout s’enchaîne. Il faut s’adapter à des règles de vie différentes de celles que j’avais l’habitude d’avoir. La langue est un enjeu important pour s’intégrer dans un pays. Une fois par semaine, je pratiquais des cours d’espagnol ou alors «el castellano », le dialecte de la province d’Entre Rios. A l’école, j’écoutais et je traduisais par la suite ce que je pouvais. Le plus important est de passer beaucoup de moments avec la famille d’accueil. Parfois, je me promenais avec mes parents d’accueil, je faisais de la natation et de temps en temps, de la course à pied avec une de mes sœurs d’accueil. Je regardais des matchs de foot avec mon père d’accueil. Nous passions du temps tous ensemble à table et en cuisine. Cela nous a permis de créer une base de confiance entre nous tous.

5. Quelles sont les principales différences culturelles?

Le mode de vie, le comportement envers les inconnus, les traditions et l’histoire de leur pays qui compte énormément pour les Argentins. L’importance aussi de pratiquer les rites religieux fait partie de l’éducation. La politique est un sujet tabou il ne faut pas en parler.

6. Qu’as-tu le plus aimé dans ton pays d’accueil?

J’ai bien aimé le mode de vie, comme je disais, qui est très différent du nôtre. Ils sont toujours présents pour se retrouver et passer du temps ensemble. Ce serait un signe d’impolitesse de ne pas accepter une invitation ou trouver des excuses. Les Argentins ne sont pas organisés dans la vie de tous les jours. Ils prévoient les choses aux derniers moments. Au début, c’était un peu compliqué pour prévenir la famille et s’organiser pour les transports car les bus sont en retard ou annulés et le taxi coûte cher. Mais c’est ce qui caractérise l’Argentine et j’ai adopté ce mode de vie là-bas que j’appréciais; je me sentais comme une citoyenne. Les Argentins aiment beaucoup la fête et la musique et ils m’ont partagé cela. Il y a aussi des inconvénients, comme l’insécurité, et le taux de criminalité reste élevé, tout en restant l’un des plus faible de l’Amérique du Sud. Il faut cependant faire attention à ne pas sortir avec des objets de valeurs.

7. Quels sont les bénéfices majeurs que tu retires de ton séjour?

Une ouverture d’esprit, du recul et beaucoup de remise en question sur mes habitudes avant de partir et aussi sur notre mode de vie. J’arrive à m’adapter à toutes sortes de situations et cela est bénéfique pour mon avenir professionnel. J’ai gardé beaucoup de contact avec les autres étudiants en échange dans ma ville d’accueil, mes amis et ma famille. Egalement une langue maîtrisée et un niveau certifié par un diplôme à la suite d’un examen passé en Argentine après 8 mois.

8. Que conseillerais-tu à un(e) jeune qui hésiterait encore à tenter le saut?

Qu’il ne faut pas hésiter! Ce sera un regret plus tard si tu ne le fais pas maintenant. Tu garderas des liens/contacts toute ta vie! Cette expérience va t’apporter que des avantages! Les bénévoles d’AFS Argentine étaient très actifs. Ils te permettront de participer à beaucoup d’événements et de sorties. Ils sont présents en cas de problèmes divers et ils trouvent des solutions si tu as des difficultés avec ta famille d’accueil. AFS Suisse propose des bourses grâce à des donateurs. Cela m’a permis d’en obtenir une et sans cette aide, je n’aurais certainement pas pu partir.