J’ai passé mon année d’échange dans les Andes. Côté météo, le temps était très changeant. Un jour, il faisait à peine 15 °C, et, le lendemain, je transpirais par plus de 30 °C…

C’est au niveau de mon emploi du temps que la différence entre ma vie en Suisse et en Argentine a été la plus marquée. Les cours commençaient à 12h30 et finissaient à 19h00, parfois même un peu plus tard. Tout était donc un peu décalé. En Argentine, les heures des repas sont aussi différentes des nôtres. Le repas de midi n’est pris qu’après 14h00 et le souper entre 22h00 et minuit. Les gens dorment tout simplement moins, le sommeil ne tient pas une place aussi importante que chez nous. La manière de se comporter avec des connaissances, des amis et des étrangers diffère également. En Argentine, on fait deux bises pour se saluer, même quand on se rencontre pour la première fois, et on tutoie systématiquement les enseignants.

Quand je suis arrivée là-bas, j’ai d’abord été très choquée par le trafic. Le chaos dans les rues et le rythme effréné était un véritable enfer au début. J’ai aussi appris qu’en Argentine, il est mal vu de passer du temps seul dans sa chambre, la porte fermée. Il a fallu que j’explique à ma famille d’accueil que si j’agissais parfois ainsi, c’était sans mauvaise intention: j’avais seulement besoin d’une petite pause. Normalement, on s’assoit avec les autres autour de la table à manger ou dans le salon. Cela ne veut pas forcément dire qu’on fait quelque chose ensemble, mais on n’est simplement pas seul dans sa chambre, sauf peut-être pour réviser.

Mon séjour en Argentine m’a beaucoup plu. On apprend vite à apprécier les petites choses simples du quotidien, comme le fait que chaque rue est bordée d’arbres par exemple. Ou encore ce petit moment de la journée où l’on boit du maté en compagnie
de sa mère et sa sœur d’accueil. Évidemment, tout n’a pas toujours été facile mais, tout au long de cette année d’échange, ma famille d’accueil et AFS m’ont été d’un formidable soutien. Et puis, les moments difficiles, aussi, m’ont fait avancer et évoluer.

Au début, par exemple, je ne savais pas un mot d’espagnol; du coup, je n’ai pas eu le choix, j’ai dû compter sur mon langage corporel. Les Argentins m’ont heureusement simplifié la tâche, car, le plus souvent, ils parlent tout autant avec les mains qu’avec leur bouche. Mais certains gestes n’ont pas du tout la même signification qu’en Suisse. Il m’a fallu apprendre à décoder les gens sans vraiment comprendre tous leurs propos.

C’est trop tôt pour dire si cette année d’échange m’a rendue définitivement plus courageuse. Mais ce qui est sûr, c’est que je me gêne beaucoup moins qu’avant. On vit tellement de petits malentendus, on fait tellement de petites erreurs, qu’on finit par ne plus les considérer comme embarrassants et par se dire tout simplement: «C’est pas grave, tout le monde fait des fautes!»